Vendredi 25 août 2023

En 2019, Yoann Richomme réalisait un doublé historique en remportant sa 2e Solitaire du Figaro. Double vainqueur après un premier triomphe en 2016, le navigateur devenait en effet le 6e marin à inscrire par deux fois son nom au palmarès de la plus prestigieuse des courses du circuit Figaro Beneteau. Devenu depuis double vainqueur de la Route du Rhum en Class40 et désormais à la barre d'un IMOCA, en préparation pour le Vendée Globe, il se souvient et nous raconte.

« Gagner la Solitaire du Figaro, c’est difficile, certains détails qui contribuent à la victoire ne sont pas toujours maîtrisables, il faut être dans un état de flow permanent où tout marche bien. Il faut avoir énormément d’abnégation et d’expérience, se connaître soi-même, maîtriser les schémas de course, faire en sorte d'aller toujours vite en étant toujours reposé et toujours intelligent.

Les étapes à l’étranger sont la base de La Solitaire. Le retour à Kinsale cette année promet d’excellents moments pour les skippers, c’est dépaysant, ça permet de sortir de nos habitudes en Bretagne, de faire de plus grandes navigations.

J’ai un super souvenir de l’étape à Kinsale que j’ai gagnée en 2019. C’était la première étape en Figaro Beneteau 3, j’avais mis beaucoup d’énergie dans la conception de ce nouveau bateau, j’avais représenté les coureurs sur ce dossier et j’étais heureux de réussir à la remporter, de prouver ainsi la fiabilité du bateau. J’y avais laissé quelques larmes, c’était beaucoup d’émotions. J’étais aussi très fier de voir Tom Laperche me talonner tout l’après-midi pour sa première participation, c’était super !

J’avais déjà gagné La Solitaire du Figaro en 2016, je revenais en 2019 pour ma 8e participation après une pause. J’avais hérité de mon projet tardivement, la refaire n’était pas dans mes plans initiaux, et loin de moi était l’idée de la remporter une nouvelle fois. Je suis arrivé à Dieppe, à l’issue de 4 étapes, exténué, j’avais une belle avance sur Gildas Mahé et j’étais à côté de lui pour l’étape finale, je savais qu’il ne me rattraperait pas. J’étais hyper content, c’était juste incroyable. Cette régate était dense, le plateau était impressionnant, je ne pensais pas que la victoire était à ma portée. 

Un des points clé de cette course à haute intensité est de savoir gérer la fatigue sur le long terme, c’est là toute la qualité d’un bon figariste.

Sur cette Solitaire du Figaro Paprec, les favoris sont évidents, mais il y a toujours des surprises. Alexis Loison, Corentin Horeau et Guillaume Pirouelle sont à surveiller de près, mais il faut se méfier des outsiders qui peuvent venir troubler le jeu. Peu de monde m’avait vu gagner mes deux « Solitaire ».

Je souhaite à tous les concurrents de prendre du plaisir dans la difficulté et d’avoir l’envie de revenir. C’est un des plus beaux événements de la course au large mondiale, si le calendrier IMOCA concordait, j’y retournerais avec beaucoup de plaisir ! »

 

 

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